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Athéna (Minerve)

Déesse grecque et romaine

Rayonnante dans ses armes étincelantes de bronze, Athéna, tout comme la cité dont elle est la protectrice et la bienfaitrice, unit en elle l'amour des arts et la quête incessante de la sagesse. Son éclat et son influence s'étendent bien au-delà des champs de bataille, car elle incarne non seulement la puissance guerrière, mais également l'ingéniosité et la stratégie, qualités essentielles à la civilisation et au bon gouvernement des hommes.

Lorsque Métis, la déesse possédant une sagesse dépassant celle de tous les dieux et de tous les mortels, fut enceinte de Zeus, une prophétie avertit le roi des dieux qu'après une fille, elle mettrait au monde un fils dont la force incommensurable lui arracherait son trône divin. Craignant cet oracle, Zeus prit la décision d'absorber Métis en lui, l'avalant tout entière pour empêcher que la prédiction ne se réalise. Cependant, lorsque le moment de l'accouchement arriva, une douleur insoutenable s'empara de la tête du dieu souverain. Il fit alors appel à Héphaïstos, le forgeron des dieux, et lui ordonna de lui fendre le crâne d'un coup puissant. C'est ainsi qu'Athéna surgit tout armée de la tête de son père, vêtue de son armure resplendissante et brandissant une lance redoutable. Dès sa naissance, elle poussa un cri de guerre si retentissant qu'il fit trembler les cieux et la terre entière. Elle apparut aux dieux et aux mortels comme l'égale de Zeus en force, en intelligence et en prudence, un être divin dont la puissance n'avait d'égale que la clairvoyance.

Vierge et guerrière

On la surnomme «Parthénos», la vierge. Pourtant, contrairement aux autres déesses virginales, Athéna ne fuit pas la présence des hommes, ni ne se retranche dans un domaine réservé aux dieux. Elle vit parmi les mortels, marche à leurs côtés et intervient dans leurs affaires. Sa nature guerrière ne l'empêche pas d'être une protectrice : elle prend sans hésitation le parti des héros qu'elle juge dignes de son soutien et leur offre son aide précieuse. Toujours résolue et impassible, elle méprise les sentiments passionnels et se tient à l'écart des faiblesses humaines. «En toute chose, mon coeur penche vers l'homme, à l'exception du mariage», affirme-t-elle, montrant ainsi sa préférence pour la compagnie des héros et des rois plutôt que celle des épouses et des mères (Eschyle, Les Euménides, 736).

Dans le procès d'Oreste, accusé d'avoir tué sa propre mère Clytemnestre afin de venger son père Agamemnon, Athéna se prononce en faveur du fils plutôt que de la mère (Eschyle, Les Euménides, 736-738). Son choix illustre une justice où la raison prime sur les émotions. Elle favorise et protège les hommes d'exception : Ulysse, Héraclès, Diomède, Achille, Ménélas, tous bénéficient de sa bienveillance. Jamais une femme ne figure parmi ses protégés, ce qui souligne sa conception particulière de la force et du mérite.

Sa protection ne se limite pas à de simples encouragements. Elle veille sur Ulysse avec une attention constante tout au long de ses pérégrinations et se manifeste sous des formes variées pour lui offrir assistance et conseils. C'est elle qui inspire à Nausicaa l'idée de se rendre au bord du fleuve pour laver son linge, permettant ainsi à Ulysse d'être accueilli chez les Phéaciens. C'est encore elle qui convainc Calypso de laisser partir le héros, ouvrant ainsi la voie à son retour vers Ithaque. De même, elle intervient dans les épreuves d'Héraclès, l'aidant à surmonter les nombreux défis qui jalonnent son destin (Pausanias, III, 18, 11). Lorsqu'Achille, emporté par une colère dévastatrice, s'apprête à commettre l'irréparable, c'est elle qui tempère sa fureur (L'Iliade, I, 194). Mais, toujours mesurée et réfléchie, elle refuse de conférer l'immortalité à Tydée, jugeant son esprit trop bestial pour mériter un tel honneur.

Athéna n'est pas une guerrière comme Arès, qui se précipite aveuglément dans la bataille, avide de carnage et de destruction. Son approche du combat repose sur la tactique, la ruse et l'intelligence. Elle favorise la guerre stratégique, la surprise et l'embuscade, et sait user de la magie lorsque cela s'avère nécessaire. Armée de l'égide, ce bouclier redoutable orné de la tête de la Gorgone Méduse, elle terrorise ses ennemis et confère à ses alliés une invincibilité presque absolue. Pour elle, la guerre n'est pas un but en soi, mais un outil permettant de défendre l'ordre et la civilisation.

La cité

Lorsque les dieux se partagèrent la Terre, chacun revendiquant une région où il serait vénéré par les mortels, Athéna entra en rivalité avec Poséidon pour la possession de l'Attique. Le dieu de la mer, arrivé le premier, frappa le sol de son trident et fit jaillir une source d'eau salée sur l'Acropole. Mais Athéna, usant de son ingéniosité, fit surgir du rocher un olivier, arbre porteur de paix et de prospérité. Zeus trancha le différend en faveur de la déesse, décrétant que l'olivier était un don bien plus précieux pour les hommes que l'eau salée d'un dieu impétueux (Apollodore, III, 14, 1). Ainsi débuta pour la cité d'Athènes une ère de civilisation et de grandeur sous la protection bienveillante d'Athéna.

La légende raconte qu'Érechthée, l'un des premiers rois d'Athènes, fut en quelque sorte le fils adoptif de la déesse. Héphaïstos, épris d'Athéna et incapable de contenir son désir, tenta de la contraindre à l'union. Mais la déesse, farouche et indomptable, repoussa violemment son assaillant. Dans la lutte, le sperme du dieu forgeron se répandit sur sa cuisse; Athéna, dégoûtée, l'essuya et le jeta sur la terre. De cette semence mêlée à la terre naquit Érechthée, fils à la fois d'Héphaïstos et de Gaïa, la Terre elle-même (Apollodore, III, 14, 6).

Fier héritier d'une cité bénie par la déesse, Érechthée instaura les Panathénées, de grandes festivités en l'honneur d'Athéna, où se mêlaient compétitions sportives, processions et célébrations solennelles. Ces fêtes sacrées témoignaient du lien indéfectible entre la déesse et la ville portant son nom.

Athéna n'était pas seulement une guerrière et une stratège redoutable, elle était aussi la gardienne des arts, de la sagesse et du bon gouvernement. Son influence ne se limitait pas aux champs de bataille, mais s'étendait aux domaines du savoir, de la législation et de la justice. À travers elle, les Grecs trouvaient un idéal de force, de raison et de civilisation, un modèle de perfection divine dont l'empreinte marque encore aujourd'hui l'histoire et la culture.



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Dernière mise à jour : Vendredi, le 7 février 2025