Minos
Héros Grec
Minos, fils de Zeus, est une figure mythologique issue de la mythologie grecque, dont l'histoire est liée à l'évolution des civilisations de l'Antiquité, en particulier celle de la Crète. Il est le souverain d'une île qui incarne l'idéalisme et les ambitions divines, mais aussi une dimension tragique due à ses relations complexes avec les dieux et ses proches.
Dans la mythologie, Minos naît de l'union de Zeus, s'étant métamorphosé en un taureau pour séduire Europe, et de la déesse Pasiphaé. Son éducation se fait sous la garde du roi Asterion, un souverain de Crète. Minos se distingue dès son enfance par son caractère fort et sa forte détermination. Son tempérament est celui d'un homme avec une grande capacité à prendre des décisions justes et sans appel, aidé par le soutien direct des divinités, surtout Zeus, lui accordant une confiance totale. La personnalité de Minos est donc marquée par une ambition sans bornes et un courage le poussant toujours plus loin dans ses actions.
En tant que souverain, Minos est décrit comme étant une figure belle, forte et séduisante, attirant ainsi l'attention et les désirs des femmes. Il est le roi légendaire que toutes les femmes désirent, tombant dans ses bras à chaque fois qu'il se rend dans une nouvelle cité ou région. Il rencontre Scylla, la fille du roi de Megare, et également Pêriboea, une jeune athénienne. Minos, cependant, ne se contente pas seulement de séduire des femmes. Sa réputation est aussi entachée par des relations avec de jeunes garçons, ce qui amène à la création d'une société pédérastique qu'il serait le premier à initier. Pasiphaé, sa femme, furieuse de ces comportements, jette un sort vengeur sur lui. Selon le sort, toutes ses conquêtes subissent un terrible sort : elles sont dévorées par des scorpions et des serpents, ces créatures se manifestant à partir de son propre sperme.
Lorsque le roi Asterion meurt, Minos se débarrasse de ses frères pour prendre la relève et revendiquer le trône. Il clame que les dieux lui ont réservé ce pouvoir, se justifiant par le fait que toutes ses prières ont été exaucées. Un exemple marquant de son pouvoir est sa prière à Poséidon pour qu'il fasse surgir un taureau majestueux des eaux afin qu'il puisse en faire un sacrifice. L'apparition immédiate du taureau prouve à Minos que le destin divin est en sa faveur. Dès lors, il s'empare du trône et fait du taureau le symbole de la royauté crétoise.
Le Minotaure
Le taureau envoyé par Poséidon est un animal d'une beauté saisissante. Minos, ne souhaitant pas perdre une telle bête, décide de l'ajouter à son troupeau et de sacrifier un autre animal moins majestueux. Cette décision irrite Poséidon, qui, en guise de vengeance, transforme le taureau en un être incontrôlable, provoquant des désirs irrésistibles chez Pasiphaé. Cette dernière, totalement soumise à ses passions, demande alors l'aide de l'ingénieux Dédale, un architecte crétois reconnu. Dédale confectionne un simulacre en bois et cuir qui ressemble parfaitement à une vache, dans lequel Pasiphaé peut se dissimuler pour satisfaire ses désirs envers le taureau. Ce plan fonctionne, et de cette union contre nature naît un monstre hybride : le Minotaure, à la tête de taureau et au corps humain.
Minos, horrifié par l'apparition de ce monstre, décide de l'enfermer dans un labyrinthe construit par Dédale. Ce labyrinthe est si complexe, avec de nombreuses pièces et couloirs entremêlés, qu'il est impossible de retrouver son chemin, même pour ceux qui y entrent. Le Minotaure, en maître des lieux, y vit, semant la terreur et gardant jalousement ses secrets dans l'ombre de ce dédale de murs et de corridors. Ce monstre sera l'objet d'un sacrifice annuel où Minos envoie sept jeunes filles et sept jeunes hommes pour être offerts en pâture à la bête.
La Thalassocratie
Minos est également connu pour sa grande sagesse en matière de gouvernance. Il incarne le roi juste et équitable, respecté par ses sujets et craint par ses ennemis. Il est reconnu pour la dureté de ses décisions et la constance de ses lois, qui sont strictes et sans appel. Il veille à l'ordre et la paix dans son royaume, imposant sa loi non seulement en Crète, mais aussi dans les îles avoisinantes de la mer Égée. Sa puissance est incontestée, car ses décisions sont toujours exécutées, renforcées par l'autorité divine qu'il semble incarner. Minos va régulièrement consulter Zeus dans la caverne de l'Ida, un lieu sacré où il reçoit des conseils divins.
Grâce à son pouvoir et à ses victoires militaires, Minos réussit à éradiquer les pirates infestant ses côtes. Il rétablit l'ordre dans son royaume et l'étend au-delà des frontières de la Crète, répandant la civilisation crétoise dans toute la mer Égée. Il mène plusieurs campagnes pour venger la mort de son fils Androgéos, prend la ville de Megare en recourant à la trahison de la fille du roi de cette ville, Scylla, et soumet Athènes à sa volonté après une épidémie de peste dévastatrice. En guise de réparation, Minos impose aux Athéniens un terrible tribut : l'envoi annuel de sept jeunes hommes et sept jeunes femmes pour nourrir le Minotaure.
Pendant ce temps, Dédale, l'architecte et inventeur de génie, s'est échappé de Crète pour se réfugier en Sicile, chez le roi Cocalos. Minos, furieux de la fuite de Dédale, organise une expédition militaire pour le retrouver. Il met en ouvre une ruse en défiant le roi de Sicile de faire passer un fil à travers les spirales d'une coquille d'escargot. Personne n'arrive à accomplir cet exploit, mais Cocalos révèle que l'un de ses serviteurs a réussi : c'était Dédale, qui avait fait passer le fil par une fourmi envoyée dans la coquille.
Dédale, découvert, cherche à s'échapper à nouveau. Il propose aux filles du roi Cocalos de préparer un bain d'eau bouillante pour Minos, ce qui entraînera la mort de ce roi intrépide, premier souverain de Crète. Selon la légende, après sa mort, Minos devient le juge des Enfers.
Cnossos, une grande cité
«Cnossos, une grande cité, où, dès l'âge de neuf ans, régna Minos, le confident du grand Zeus.» - L'Odyssée, XIX, 178.
Le juge des Enfers
«Je vis Minos, l'illustre fils de Zeus, qui, un sceptre d'or à la main, rendait la justice aux morts, aussi sur un trône.» - L'Odyssée, XI, 572.