Zeus (Jupiter)
Dieu grec et romain
Le roi des dieux de l'Olympe, Zeus, figure majestueuse, parfois illustré comme un homme âgé, doté d'une large barbe, porte le sceptre dans une main, un symbole puissant de son autorité divine. Autrefois, il brandissait également la foudre, son arme redoutée, avec laquelle il frappait impitoyablement ses ennemis. Il est souvent représenté en compagnie d'un aigle, oiseau royal et symbole de sa toute-puissance.
Fils de Cronos et Rhéa, Zeus naît dans une période de grande tension. En effet, un oracle avait annoncé à Cronos qu'un de ses enfants finirait par le détrôner. Pris de peur, il décide de dévorer chacun de ses enfants dès leur naissance. Cependant, Rhéa, déterminée à sauver son dernier-né, cache secrètement le sixième, Zeus, et le confie aux nymphes pour sa protection. Pour tromper Cronos, elle lui présente une pierre enveloppée dans des langes, que le père avale croyant qu'il s'agit de son enfant. Ainsi, Zeus échappe à la mort et peut grandir en toute sécurité.
La conquête du pouvoir
Zeus est placé sous la garde des nymphes, des Curètes et de la chèvre Amalthée. Lors de la mort de cette dernière, Zeus utilise sa peau pour se fabriquer une armure. Il prend ensuite des mesures pour obtenir le pouvoir, et c'est grâce à Mêtis, une déesse de la sagesse, qu'il réussit à tromper Cronos. En ingérant une drogue préparée par Mêtis, Cronos est contraint de vomir les enfants qu'il avait engloutis, y compris Zeus.
Zeus libère alors les Cyclopes, de puissants artisans forgeant pour lui la foudre, et les Hécatonchires, des géants à cent bras et cinquante têtes, ayant été emprisonnés dans le Tartare par Cronos. Zeus les utilise pour constituer une armée redoutable.
La guerre contre son père dure dix longues années, mais grâce à sa détermination, Zeus remporte la victoire. Le ciel lui revient, tandis que Poséidon prend la mer et Hadès règne sur les Enfers.
Cependant, leur autorité est bientôt contestée par les Géants, des créatures invincibles qu'il n'est possible de tuer que par l'alliance d'un dieu et d'un homme. Zeus fait appel à Héraclès, un héros mortel, pour venir à bout de ces ennemis redoutables.
Le maître des dieux
Zeus, désormais maître incontesté des dieux et de l'Olympe, est le dieu de la lumière et l'origine des phénomènes célestes. Il est responsable de la pluie, de la sécheresse, des tempêtes et des orages. Il incarne la stabilité du monde et l'ordre cosmique, surveillant les affaires divines et humaines.
Il joue également un rôle crucial en tant qu'arbitre des querelles divines : il résout les conflits entre Apollon et Héraclès pour la possession du trépied de Delphes, entre Athéna et Poséidon pour le contrôle de l'Attique, ou encore entre Aphrodite et Perséphone pour l'amour d'Adonis. Ses décisions sont toujours justes et équilibrées, et il ne fait pas de distinctions ou de faveurs entre les dieux.
Ses amours et descendants
Zeus a de nombreuses épouses et maîtresses. Sa première femme, Mêtis, est dévorée par Zeus lui-même, car une prophétie stipule que l'enfant qu'elle portera le détrônerait. Ainsi, lorsque sa fille Athéna naît, elle sort toute armée du crâne de son père.
Sa deuxième épouse, Thémis, lui donne les Saisons, ainsi que la Justice, l'Ordre et le Destin. Avec Dioné, Zeus engendre Aphrodite; avec Eurynomé, il donne naissance aux Grâces; de Mnémosyne, il a les Muses; de Léto, il engendre Apollon et Artémis; et de Déméter, il a Perséphone. Il épouse également sa sour Héra, avec qui il partage le pouvoir, et leurs enfants sont Hébé, Ilithyie et Arès.
Mais Zeus a aussi de nombreuses aventures avec des mortelles. Il séduit Alcmène, Danaé, Égine, Io, Callisto, et bien d'autres, et de ces unions naissent des demi-dieux et des héros légendaires. Pour séduire ces femmes, Zeus se transforme parfois en pluie d'or, en taureau ou en cygne, utilisant toutes sortes de stratagèmes pour dissimuler sa véritable nature divine. Ces amours entraînent la colère de son épouse légitime, Héra, qui persécute les maîtresses et les enfants de Zeus.
Les querelles conjugales entre Zeus et Héra sont fréquentes, et parfois Zeus, irrité par la jalousie de sa femme, va jusqu'à la punir en la suspendant, attachée à une enclume, loin des dieux de l'Olympe.
Le culte de Zeus
Le culte de Zeus, sous l'aspect de Zeus Polieus, est célébré lors des Dipolies. Lors des cérémonies, on pratique notamment un sacrifice rituel où un boeuf est sacrifié après avoir été laissé libre. Lorsqu'un bouf s'approche de l'orge placée près de l'autel, un prêtre se précipite pour l'abattre. Ensuite, l'animal est mangé, empaillé et attelé à une charrue. Cette cérémonie symbolise la connexion de Zeus avec les éléments naturels et la prospérité de la cité.
Les philosophes stoïciens ont également vu en Zeus un symbole du dieu unique, maître de l'univers. Le philosophe Cléanthe, par exemple, a écrit que Zeus était « le suprême seigneur de l'Univers, rien ne se produit sur terre, dans le ciel ou dans la mer sans sa volonté ».
Jupiter
Jupiter, le grand dieu du Panthéon romain, est une figure centrale de la mythologie romaine et un symbole de la puissance divine. Il est assimilé à Zeus, le dieu suprême dans la mythologie grecque, et est souvent honoré sous le nom d'Optimus Maximus, signifiant «Le Très Bon et le Très Grand». Cette déification en fait l'un des plus importants de tous les dieux romains. L'origine de son culte remonterait à la bataille entre les Romains et les Sabins, lors de laquelle Romulus, le fondateur légendaire de Rome, aurait levé ses armes vers le ciel et promis de construire un temple dédié à Jupiter. Ce temple serait érigé à l'endroit même où il se trouvait, si l'armée ennemie était repoussée. Grâce à la victoire des Romains, le temple de Jupiter Stator (celui qui arrête l'ennemi) fut effectivement construit au pied du Capitole, un des sept collines de Rome.
Avec cette victoire, Jupiter devint le maître incontesté de la ville, et il reçut des hommages réguliers, non seulement du consul lors de son entrée en fonction, mais aussi des empereurs romains, qui lui vouaient un culte particulier. L'empereur Auguste, par exemple, affirmait avoir vu Jupiter dans ses rêves, une manifestation divine renforçant encore l'idée que Jupiter veillait sur la ville et ses dirigeants.
Concernant les nombreuses histoires liées aux déesses et aux nymphes, l'une des figures notables est celle de Mârpeça, fille d'Evenos et de Démonica. Elle fut fiancée à Idas, mais elle fut enlevée par Apollon. De son côté, Hébè, fille de Zeus et d'Héra, personnifiait la jeunesse éternelle. Elle jouait également le rôle de servante de Zeus au sein de l'Olympe. Une autre déesse, Illithyia, fille elle aussi de Zeus et d'Héra, fut chargée de symboliser la jalousie de sa mère envers les infidélités de son père.
Alcmène, une autre figure mythologique importante, fut séduite par Zeus qui prit la forme de son mari Amphitryon. Aginè, quant à elle, était la fille du dieu-fleuve Asopos, et fut enlevée par Zeus. Son père, Asopos, parcourut toute la Grèce à sa recherche, mais Zeus, dans un acte de fureur divine, foudroya Asopos.
Io, une jeune fille d'Argos, fut l'objet de l'amour de Zeus, mais Héra, jalouse, la transforma en une génisse d'une beauté exceptionnelle. En colère, Héra exigea qu'on lui offre la jeune bête. Callisto, quant à elle, était une nymphe, prêtresse d'Artémis. Zeus, sous la forme de la déesse Artémis, chercha à la séduire. Lorsqu'Artémis découvrit le subterfuge, elle transforma Callisto en ourse, une métamorphose tragique pour cette jeune nymphe.
Jupiter lui-même est également cité dans un passage de Tite-Live, l'historien romain, dans lequel il se présente comme le protecteur de Rome. «Jupiter, c'est sur la foi de tes auspices que j'ai jeté ici, sur le Palatin, les premiers fondements de Rome. [...] O toi, père des dieux et des hommes, écarte au moins d'ici les ennemis! [...] En ce lieu, je te promets de t'élever un temple, Jupiter Stator, pour rappeler à la postérité que ton aide tutélaire a sauvé Rome.» Cette citation reflète l'importance de Jupiter dans la fondation et la protection de la ville, incarnant à la fois la force divine et le rôle central qu'il jouait dans la vie religieuse et politique de Rome (Tite-Live, Histoire romaine, 1, 12, 1-9).